1. Tirez avantage de votre jeunesse et de votre manque d’expérience
Les jeunes photographes débutants ont tout intérêt à s’appuyer sur la communauté des photographes qui les entoure pour être aidés dans leur apprentissage. L’Ambassadrice Canon Molly Darlington a constaté que les échanges avec des professionnels qui lui ont apporté des conseils et des avis sur son travail l’ont aidée à s’améliorer.
« Il y a beaucoup de photographes prêts à vous conseiller. Lorsque l’on débute, cela peut être intimidant de se retrouver parmi des pros, mais en fait, ils sont très souvent disposés à vous aider. »
« Prévoyez à la fois un portfolio et le développement d’un réseau de contacts » ajoute-t-elle . « La plupart desphotographes de sport vous répondront si vous leur demandez de l’aide, peut-être pas immédiatement car nous ne sommes généralement pas parmi les meilleurs communicants, mais souvent, ils vous transmettront un petit mot d’encouragement et iront même parfois jusqu’à vous donner de bons conseils. De même, si vous souhaitez que l’un d’eux jette un coup œil à vos photos, sachez qu’ils seront nombreux à accepter de le faire. » Le photographe et réalisateur de films primé, Richard Walch, conseille pour sa part de sympathiser et de nouer de bonnes relations avec de jeunes athlètes du même âge afin d’avoir des carrières qui puissent évoluer en parallèle.
Il explique : « Au début, ces jeunes athlètes peuvent avoir un ‘petit’ sponsor. Puis, au bout de quelques années, en décrocher de plus importants avec lesquels vous pourrez construire votre carrière. Lorsqu’ils débutent, les jeunes athlètes ont besoin de photos et sont donc prêts à consacrer du temps à les réaliser avec vous. Ainsi, s’ils souhaitent utiliser vos photos pour des cartes d’autographes ou pour illustrer leur site Web, alors vous pourrez convenir ensemble d’une forme de soutien et de promotion mutuels à titre gracieux. Par la suite, si les sponsors souhaitent utiliser ces photos, alors ce sera le début d’une activité commerciale. Si vous devenez amis avec des athlètes, ils vous laisseront les photographier de près et donc, si vous ne disposez pas encore d’un véritable équipement professionnel (super téléobjectifs), cela ne sera pas un problème. »
2. Exercez-vous durant les entraînements dans le club et sur les stades
On pourrait imaginer que les jeunes photographes sont nés avec un don naturel, mais la réalité est toute autre : ils travaillent en fait durement durant plusieurs années. Ainsi, Molly Darlington a commencé à photographier dans son club de sport dès l’âge de 16 ans.
« J’avais vu une annonce pour mon club de football local hors ligue, le 1874 Northwich F.C., qui lançait un appel pour trouver un photographe, juste pour une expérience d’essai. » explique Molly Darlington. « Je me suis mise à la tâche pendant près de 4 ans en suivant les matches à domicile et à l’extérieur. J’ai adoré ça ! J’ai donc continué . Quand j’ai commencé, je ne valais pas grand-chose. Je n’avais aucune idée précise de ce que je faisais. J’ai commis pas mal d’erreurs au début, mais j’ai fini par trouver mes marques et mes réglages. »
Le photojournaliste de sport Eddie Keogh reprend à son compte les conseils que Molly Darlington donne aux jeunes photographes et ajoute : « Beaucoup de gens veulent tout simplement accéder aux grands matches de football de Ligue aussi vite que possible. Mais ils pourraient pourtant en apprendre tellement plus en photographiant du football, du rugby, du hockey ou du tennis amateur sur les terrains et les courts près de chez eux ! Allez sur les terrains par tous les temps, pas seulement quand il fait beau. Parce que la pluie peut être à l’origine d’images avec des atmosphères plus intéressantes, et puis exercez-vous, exercez-vous, exercez-vous… »
3. Créez de l’émotion, même là où il semble ne pas y en avoir
« Lorsqu’une équipe de football gagne un grand championnat, ce ne sont pas les images du match qui comptent, ce sont les photos de l’équipe qui exulte et célèbre sa victoire depuis un autocar à impériale entouré de milliers de personnes » explique Richard Walch. « Il faut absolument photographier autour du sport lui-même : les émotions, la présence d’élus, de responsables politiques, la joie et les célébrations ou au contraire, les déceptions. Si vous photographiez un marathon, ne photographiez pas le départ… photographiez l’arrivée, parce que c’est là qu’il y a de l’émotion ! Cherchez les moments forts en action et les pics d’émotion. Et si vous pouvez associer les deux dans une même image, alors là, vous avez gagné le gros lot ! »
Eddie Keogh recommande de se tenir informé des actualités du jour : retour d’un grand joueur dans son club d’origine, risque de licenciement d’un entraîneur qui a perdu 4 matches de suite, etc. « Il faut connaître et suivre les péripéties de chaque match ou compétition. Parfois, c’est difficile, en particulier en milieu de saison. Si une équipe risque de monter ou d’être reléguée ou si elle doit jouer les éliminatoires, alors il y aura plus de suspens et d’émotion que dans un match sans réel enjeu. Il faut créer de l’émotion parce que les supporters, les fans, les amateurs doivent pouvoir s’identifier aux acteurs de tout cela, avoir l’impression de participer eux aussi. »
4. Bien connaître le sport que l’on photographie
Pour faire de la photographie sportive, il est crucial de bien connaître le sport qu’il photographie. Martin Bissig, photographe suisse de sports d’action en extérieur et Molly Darlington sont d’accord pour dire qu’une connaissance approfondie du sport que l’on photographie procure un sérieux avantage.
« Une connaissance détaillée de votre sport est fondamentale parce que vous devez savoir comment les sportifs bougent et quelles sont leurs attitudes les plus photogéniques » rappelle Martin Bissig. « Si je me mets à faire des photos de skateboarders, je peux penser qu’elles sont bonnes. Mais si je les montre à des fans qui s’y connaissent en matière de skateboard, ou à des pros, ils peuvent très bien me dire : ‘Ici, la position de la main n’est pas parfaite, ou bien, l’angle n’est pas le meilleur…'. C’est normal, je ne suis pas moi-même un skateboarder : ma spécialité, c’est le mountain bike et là, je sais exactement quel type d’images il faut faire. »
Connaître les sports que l’on photographie est la seule méthode fiable pour réussir à saisir les phases de jeu, les figures, les fractions de seconde spectaculaires » confirme Molly Darlington.
« Je suis un fan de football. Mon père est un fan de football. Mon frère est un fan de football » précise-t-elle. « Comme j’ai toujours suivi le football, je sais exactement comment cela fonctionne. Si un joueur passe sur l’aile, vous devez penser : Vont-ils croiser le jeu ? Va-t-il faire une passe ? Vous devez connaître les techniques de jeu, savoir anticiper et être capable de deviner ce qui va se passer. »
5. Tracez votre chemin de carrière
Les pros sont unanimes pour dire qu’il est important de préparer son propre cheminement dans la photographie de sport, que ce soit en matière de formation ou de spécialisation, pour trouver sa spécialité.
Molly Darlington est issue de l’enseignement supérieur, mais elle reste persuadée qu’il est possible de réussir comme photographe de sport en suivant un itinéraire différent. « En général, les cours universitaires ne sont pas orientés vers la photographie de sport » explique-t-elle. « En fin de compte, pour ma part, mes enseignants ont accepté que je sorte du cursus habituel. On m’a conçu des modules et un diplôme sur mesure parce que l’on savait qu’en pratique, j’avais beaucoup travaillé en dehors des cours théoriques. »
« Mais souvenez-vous qu’il y a d’autres chemins : beaucoup d’entre eux passent par les personnes que vous connaissez et par ce qu’elles vous apprennent. Cela peut sembler assez angoissant d’envisager un processus d’autodidacte, mais en réalité, ce n’est pas la plus mauvaise solution. Lorsque j’avais 16 ans, je pensais que le métier était figé. Maintenant, je dirais que c’est absolument le contraire. »
Et comme le dit Richard Walch : « Il est également important de ne pas penser qu’il faut impérativement photographier les mêmes choses que les autres. Trouver une spécialité, une activité de niche, c’est la clé du succès et le moyen de vous distinguer des autres photographes ».
« Plus un sport est commercial, plus il est facile de vendre des photos. J’ai vraiment eu de la chance parce que, lorsque j’ai commencé, le snowboard prenait son essor et donc la demande d’images de ce sport également. Je suis rapidement devenu un des référents d’un petit groupe de photographes spécialisés dans ce sport. Si vous voulez photographier du football ou de l’athlétisme, vous aurez 50 autres photographes autour de vous : ce sera évidemment un gros challenge d’être meilleur qu’eux. »