« La photographie est une langue que nous pouvons utiliser pour exprimer ce que nous voyons », déclare la photojournaliste sud-africaine et ambassadrice Canon Gulshan Khan. « Mes projets sont toujours nés d'une sorte de lacune que je constate, d'un sentiment fort qui doit être mis en avant ou commenté. Peu importe ce que je photographie, c'est toujours lié au contexte de la justice sociale historique et des droits de l'homme. »
Gulshan n'est devenue photographe professionnelle qu'en 2017 mais sa production depuis lors est prolifique. Son travail s'est centré sur des sujets, notamment les musulmans dans l'Afrique du Sud contemporaine, ainsi que sur une série de questions relatives à la pollution au plastique, à l'accès à l'eau et à l'hygiène, à un hébergement sûr, à l'égalité des sexes et aux soins.
Elle est devenue la première femme africaine engagée par l'agence de presse internationale Agence France-Presse (AFP) et ses images ont figuré dans des publications importantes dont National Geographic, The New York Times et The Washington Post. Gulshan a également travaillé avec des organisations non-gouvernementales telles que le Fonds des Nations unies pour la population. Elle est exploratrice pour National Geographic et elle a reçu le prix HIPA dans la catégorie « Emerging Person in Photography Award » en 2020.
Gulshan Khan
Actuellement basée à Johannesburg, Gulshan est née et a grandi dans la ville d'Emnambithi-Ladysmith, dans la province de KwaZulu-Natal. Tout au long de son parcours, elle a poursuivi diverses carrières, notamment en travaillant pour une ambassade diplomatique à Pretoria et comme directrice générale d'une fédération sportive sud-africaine.
En 2015, cependant, pendant les manifestations étudiantes à Johannesburg pour une éducation gratuite et décolonisée en Afrique du Sud, Gulshan s'est impliquée pour aider le mouvement. « À cette époque, j'ai commencé à prendre des photos avec mon téléphone car j'étais si souvent témoin de choses qui, pour moi, devaient être vues par les gens, notamment les violences policières », déclare-t-elle. « J'ai posté ces photos sur Instagram et les gens ont commencé à demander si ils pouvaient les mettre en avant ou les publier. »
Lieu : Johannesbourg, Afrique du Sud
Domaines de spécialisation : photographie documentaire, photojournalisme
Kit préféré :
Canon EOS 5D Mark IV
Canon EF 35mm f/1.4L USM (désormais remplacé par le Canon EF 35mm f/1.4L II USM)
Gulshan a, par la suite, suivi pendant un an une formation de photojournalisme et de photographie documentaire au Market Photo Workshop de Johannesburg avant de travailler comme pigiste pour l'AFP. Son premier appareil photo professionnel était un Canon EOS 5D Mark II (désormais remplacé par le Canon EOS 5D Mark IV), prêté par l'agence. « C'est une machine vraiment incroyable et pendant deux ans, j'ai réalisé tout mon travail avec elle », indique-t-elle. « Elle m'a aidé à surmonter de nombreuses missions difficiles. »
Depuis lors, Gulshan couvre les sujets d'actualités pour AFP et travaille sur des projets éditoriaux pour diverses publications tout en réalisant ses propres projets à long terme. À l'avenir, elle envisage de plus se concentrer sur la photographie personnelle, en racontant des histoires de façon plus nuancée et détaillée.
Bien que Gulshan illustre souvent les questions relatives à la pauvreté, au racisme et à la pollution, son optimisme naturel, sa croyance dans la quête de justice et sa passion pour la communication à travers le langage de la photographie lui permettent de rester enthousiaste.
« J'adore regarder les gens et voir le monde évoluer autour de moi », affirme-t-elle. « Souvent, il s'agit de situations difficiles et d'observer comment les personnes puisent encore de la force, malgré tout.
Pour moi, une partie du flux d'énergie, de pensée et de discours sur une question consiste à la photographier et à la montrer à quelqu'un. C'est ce qui me permet d'avancer. J'ai dépassé le stade de vouloir mesurer l'impact. Je ne pense pas que ce soit à moi d'en juger. Il faut se contenter de faire son travail et espérer le meilleur en sachant que, peu importe ce qu'il en ressort, vous y avez contribué de tout cœur. »
Savez-vous généralement sur quoi portera un projet avant de le commencer ou évolue-t-il progressivement ?
« Un peu des deux. Il y a l'idée ou le sentiment initial de ce que vous souhaitez dire sur un sujet mais, comme tout le reste, il s'agit d'une courbe d'apprentissage. Si vous vous lancez avec exactement ce que vous voulez dire sans rien changer, cela peut être un peu dangereux. Vous devez être ouvert à ce que votre environnement vous offre, à ce que les gens vous offrent et à ce que les gens révèlent de leurs propres expériences. Cela vous mènera vers ce que vous souhaitez exprimer. »
Quel projet vous tient le plus à cœur ?
« Chaque projet me tient réellement à cœur et je m'investis dans chacun d'eux. Mon esprit et mon cœur sont complètement immergés lorsque je photographie car j'accepte des projets qui me semblent importants. Donc je ne pense pas pouvoir en choisir un, ils sont tous aussi importants les uns que les autres. »
Jusqu'à présent, quel a été le temps fort de votre carrière ?
« À la fin de l'année dernière, certaines de mes images ont été achetées par le Musée sud-africain Iziko pour faire partie de nos archives nationales. Lorsque nous grandissions en tant que musulmans en Afrique du Sud, nous ne voyions pas de gens comme nous dans les livres d'histoires ; nous apprenions le néerlandais, l'anglais et l'histoire coloniale. Il s'agissait du premier travail documentaire contemporain sur l'Islam à être intégré dans nos archives nationales, ce qui m'a beaucoup touché tout comme ma communauté. Il fait désormais partie de notre histoire collective. »
Ce que je sais
Gulshan Khan
« En tant que photojournaliste, il est important de se connaître et d'être fidèle à soi-même. Cependant, vous devez également comprendre votre propre identité par rapport aux personnes et au contexte dans lequel vous photographiez, afin de rester respectueux. Vous devez travailler de manière à ne jamais blesser personne car l'appareil photo peut être une arme. Parfois, les gens se trouvent dans des situations qui visent à les priver de leur dignité, mais grâce à votre appareil photo, vous pouvez toujours mettre en avant les gens avec dignité. »
Instagram :@gulshanii
Twitter :@let_zephyrspin
Site Web :www.gulshankhan.com
Équipement de Gulshan Khan
Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels
Appareil photo
Canon EOS 5D Mark IV
Conçu pour offrir des résultats exceptionnels dans toutes les situations, l'EOS 5D Mark IV est un appareil photo polyvalent complet d'un très beau design. « Lorsque je couvre des manifestations par exemple, j'ai besoin d'un équipement robuste que je peux glisser dans mon sac sans craindre de le casser », indique Gulshan. « Je sais également que l'étanchéité du Canon EOS 5D Mark IV lui permettra de fonctionner sous la chaleur et la pluie. »
Objectifs
Canon EF 35mm f/1.4L II USM
Le successeur de l'objectif de prédilection de Gulshan est un objectif à grand-angle standard prisé par les photographes de reportage pour sa perspective naturelle et ses excellentes performances optiques. Gulshan affirme : « C'est mon objectif fétiche pour la plupart de mes travaux. Il est vraiment génial lorsque je photographie dans des situations de basse lumière et il est très discret. »
Canon EF 70-200mm f/2.8L IS III USM
La dernière version de l'objectif de Gulshan est un téléobjectif à ouverture rapide conçu pour offrir des performances optimales dans les conditions les plus difficiles. « Cet objectif est vraiment magnifique pour les travaux où je dois être discrète et photographier de loin, par exemple lors que je réalise mon projet sur les musulmans dans l'Afrique du Sud contemporaine et que je travaille dans des espaces spirituels. Je l'utilise également lors d'évènements presse », déclare Gulshan.
Canon EF 16-35mm f/4L IS USM
Ce zoom avec un ultra grand-angle est idéal pour prendre des photos en extérieur. « Je l'ai dans mon sac si je sais qu'il y aura des photos de groupe ou si je vais prendre des photos de paysages plus vastes », indique Gulshan.
Accessoires
Trépied
Gulshan affirme : « Je photographie en utilisant uniquement la lumière naturelle, j'ai alors parfois besoin d'un trépied lors que je prends des photos en basse lumière avec un téléobjectif. »
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