Comment arrivez-vous à vous faire accepter par les personnes dont vous documentez la situation ?
« Pour la plupart des images, je prends le temps de m'assoir pour discuter avec eux. Il est important d'apprendre à connaître les gens, pour comprendre les défis auxquels ils sont confrontés. Même lorsqu'une personne n'a pas le même point de vue que moi, j'essaie d'être tolérante. Je pense que les gens s'en rendent rapidement compte et qu'ils font confiance à mon objectivité. »
Comment réagissez-vous lorsque quelqu'un refuse que vous le preniez en photo ?
« Cela se produit souvent, et encore plus depuis que les gens sont conscients de la portée des médias sociaux. Très occasionnellement, certains deviennent agressifs. En règle générale, j'essaie de désamorcer la situation en leur expliquant en quoi consiste mon travail. Parfois, cela fonctionne, parfois non. Je reste toujours calme, parce que je ne veux pas que la situation dérape. »
Est-ce que vous emportez certains appareils ou équipements avec vous en fonction des histoires à raconter, ou vous tenez-vous prête à toutes les éventualités ?
« J'emporte toujours tout avec moi. Je ne voyage jamais sans emporter avec moi tout mon équipement, car je ne sais jamais si j'aurai l'occasion de revenir chez moi avant ma prochaine mission. »
Qu'est-ce qui surprend le plus les gens lorsque vous leur racontez votre métier ?
« J'ai l'impression que la plupart des gens pensent que je passe la majeure partie de mon temps à prendre des photos, alors que malheureusement, je dois consacrer beaucoup de temps à l'organisation. Je passe pas mal de temps derrière mon ordinateur, non seulement pour organiser de nouveaux projets, mais aussi pour gérer l'administration, les demandes de bourses, etc. »
Quel a été le plus grand frein à votre carrière ?
« Le plus grand défi que j'ai eu à relever, c'est le mauvais départ que j'ai connu à l'école de journalisme. Le professeur a été malade toute l'année, et je n'ai jamais eu de vraie formation. À cause de ça, j'ai souffert d'un gros manque de confiance en moi quand je me suis lancée dans le monde réel du photojournalisme. Il m'a fallu plusieurs stages et de nombreuses années pour reprendre confiance en mes capacités et comprendre que je pouvais réellement faire une belle carrière dans la photographie. »