Quel est l'aspect le plus complexe de la photographie animalière ?
« Il faut être très patient. Photographier des animaux est plus compliqué que photographier des humains, car les animaux font ce qu'ils veulent. Il m'est souvent arrivé de faire deux heures de trajet, de passer la journée à attendre et de rentrer bredouille. Cela peut durer des mois. Il faut aussi être résistant. La température peut monter jusqu'à 50°C au Koweït, on a l'impression d'être dans un four. Il faut être capable de supporter de telles conditions. Dans le désert, il fait très chaud, et une simple brise peut détruire votre capteur à cause du sable et de la terre. Selon moi, l'aspect le plus difficile de mon travail est la température et la poussière. Le Koweït est frappé par huit tempêtes de sable par mois. Il faut également aimer et respecter la nature. Il ne faut jamais déranger un animal. Les photographes sont capables de reconnaître le comportement d'un animal stressé dans une image ».
Quelle est votre expérience la plus mémorable avec les animaux sauvages ?
« J'ai récemment voyagé en Islande avec d'autres photographes. Il nous a fallu six mois pour préparer ce voyage. J'ai tout acheté en dehors du Koweït, car nous n'avons pas de vêtements adaptés aux basses températures ici. Je me suis préparé pour travailler dans la neige. Je voulais être dans les meilleures conditions, alors j'avais tout prévu, mais malheureusement j'ai perdu mon sac pendant le vol. Les autres photographes m'ont généreusement prêté des vêtements, mais ils ont gardé le meilleur équipement pour eux, ce que je comprends parfaitement ! J'avais les orteils gelés, et je n'ai pas pu m'aventurer aussi loin que je l'aurais souhaité. Je ne pouvais pas rester allongé sur le ventre aussi longtemps que les autres pour prendre des photos, et je devais rester près de notre abri. L'avantage est que mes photos étaient différentes de celles des autres. Malgré ces circonstances, j'ai passé un moment formidable grâce au soutien chaleureux des autres photographes. Nous étions dans un endroit paradisiaque, différent de tout ce que j'avais pu voir auparavant, et j'étais émerveillé par tout ce que je voyais ».
Quels conseils donneriez-vous aux photographes qui souhaiteraient suivre vos traces ?
« Commencez par acheter un équipement adapté à vos moyens. Si vous ne pouvez pas vous le permettre, louez-le. Si vous ne pouvez pas le louer, empruntez-le à des amis ou à des collègues. Lorsque vous débutez dans une activité ou un emploi et que vous avez le sentiment de commencer à vous améliorer, les gens finissent par vous remarquer. Si vous aimez quelque chose et que vous pensez en être capable, lancez-vous. N'ayez pas peur de contacter des personnes qui vous inspirent. Concentrez-vous sur ce que vous savez. Travaillez dur, et vous finirez par obtenir des résultats. Je sais que le monde des réseaux sociaux peut être stressant, car tout le monde cherche la reconnaissance tout de suite, mais cela prend du temps ».
Quelles sont les ambitions que vous n'avez pas encore réussi à concrétiser ?
« J'aimerais beaucoup enseigner, en particulier parce qu'il existe peu de ressources en arabe. Les gens qui ne parlent pas très bien anglais auront du mal à trouver ce dont ils ont besoin. J'aimerais enseigner ce que je fais, la photographie, la photographie animalière, l'environnement, aux personnes qui ne parlent pas anglais. Si je pouvais traduire ce que je sais en arabe et l'enseigner aux autres, notamment tout ce qui a trait à l'art de la photographie animalière, ce serait super ».