Comment un bénévolat au Jane Goodall Institute Afrique du Sud se présente-t-il ?
« Je côtoie beaucoup d'enfants fascinés par les animaux, mais ils ne comprennent pas à quel point certaines espèces sont menacées. On leur apprend qu'il ne faut pas jeter de détritus dans la nature, mais ils ne comprennent pas qu'un déchet plastique a de fortes chances de finir dans l'estomac d'un poisson. Alors que j'enseignais à Roots & Shoots [un programme éducatif créé par Jane Goodall], je voulais donner aux enfants l'occasion de développer une compétence. Je leur ai donc appris la photographie à l'aide d'appareils photo cadrer-déclencher. Dans ce contexte, il est plus amusant d'apprendre. Lorsqu'un enfant vous dit qu'il se souvient de vous et de ce que vous lui avez appris, vous savez que vous avez œuvré pour le changement. »
Pensez-vous à des photographes ou à des personnes qui vous inspirent ?
« Tous les photographes de l'International League of Conservation Photographers (Peter Chadwick, Brent Stirton, Chris Fallows, Sylvia Earle, pour ne citer qu'eux) : tout ce groupe m'inspire. Ces personnes font la différence. Mes autres sources d'inspiration incluent Sir David Attenborough et Jane Goodall, en particulier cette dernière. La rencontrer a été l'un des temps forts de ma vie. »
Une petite statue d'éléphant siège au milieu de vos appareils photo et de vos objectifs (photo ci-dessous). A-t-elle une signification particulière ?
« Je collectionne toutes sortes de choses. J'ai acheté cette statue à l'aéroport, où j'ai rencontré une sœur religieuse d'environ 80 ans qui revenait du Zimbabwe. Nous avions deux ou trois heures d'attente devant nous, donc nous avons entamé la discussion. Je l'ai trouvée très inspirante, et cet éléphant me fait penser à elle. J'aime conserver des objets qui me rappellent des personnes ou des lieux. »
Pensez-vous à un animal que vous rêveriez de photographier, sans en avoir encore eu l'occasion ?
« Les singes des neiges du Japon, sans hésiter. Les panthères des neiges, aussi. J'aimerais aussi beaucoup pouvoir me permettre de partir un mois pour photographier les baleines, ou encore revenir en Antarctique pour y observer les glaciers. La dernière fois que je m'y suis rendue, j'y ai pris des centaines de milliers de photos de manchots. Il y règne un silence extraordinaire, pratiquement palpable. Les paysages arborent des nuances de bleu à couper le souffle. J'adorerais y retourner. »
Quels sont vos prochains projets photographiques ?
« J'ai envisagé de me lancer dans la photographie sous-marine, mais malheureusement, des problèmes de sinus m'en empêchent. Vous vous imagineriez photographier un banc de sardines sous l'eau ? Le monde sous-marin a quelque chose de surnaturel. J'aimerais également réaliser une série de documentaires sur la réalité des sites de recyclage. Les oiseaux sont attirés dans ces décharges, ce qui se révèle dangereux pour eux, car ils ingèrent du plastique en permanence. Je voudrais mettre en lumière ce phénomène. Je fourmille d'idées : tant d'histoires à raconter, si peu de temps pour le faire. »