Stine Heilmann

« Un nouveau monde s'est ouvert à moi à travers mon appareil photo et mon objectif », évoque la photographe danoise Stine Heilmann, en repensant à son voyage en voilier de trois mois dans les Caraïbes. C'est lors de ce voyage que la photographe, âgée seulement de 19 ans, équipée d'un appareil photo argentique d'occasion et de deux objectifs, s'est découvert une passion pour la photographie.

Bien que Stine Heilmann soit particulièrement connue pour ses incroyables portraits de mode et de nature morte, elle a débuté sa carrière en photographiant la vie de tous les jours. « Je suis attirée par les êtres humains, qu'ils soient jeunes ou vieux », explique-t-elle. Avant de vivre ce voyage qui a changé sa vie, Stine Heilmann travaillait dans un restaurant. Elle doit beaucoup de ses compétences relationnelles, si essentielles dans la photographie de portraits, à son expérience dans la restauration, où elle a appris à établir un lien avec des inconnus.

Souhaitant perfectionner son art, Stine Heilmann a suivi une formation de photographie de cinq ans à Copenhague, durant laquelle elle a travaillé comme stagiaire pour le photographe publicitaire Torsten Graae. Lors de cette formation, Stine Heilmann s'est plongée au cœur de la photographie de portraits et de natures mortes, et a appris les aspects techniques de la photographie qui lui ont permis de développer son art.

Une fois sa formation terminée, Stine Heilmann a travaillé à New York, où elle a eu l'occasion d'assister la célèbre photographe Annie Leibovitz et de collaborer avec des figures légendaires du milieu telles que Richard Avedon et Mary Ellen Mark. Sous l'égide du photographe Irving Penn, Stine Heilmann est parvenue à affirmer son approche personnelle. Elle admire particulièrement la philosophie de Penn, notamment « sa simplicité, sa façon de travailler au calme et son humble mode de vie », précise-t-elle. « Son respect des personnes était admirable. Tout comme moi, il adorait créer des natures mortes et des œuvres d'art à l'aide de toutes sortes de matériaux ».

Stine Heilmann s'inspire de la beauté du monde naturel, des couleurs, mais surtout des gens. Elle choisit souvent des femmes comme sujets et ses photos transmettent à la fois la force et la beauté de leur féminité. Elle est autant artiste que photographe, créant des coiffes et retravaillant ses photos à l'aide d'objets qu'elle affectionne. « J'utilise uniquement des produits biologiques et frais », explique-t-elle. Stine Heilmann compare ce processus à la construction de sculptures autour du corps féminin pour mettre en valeur ses sujets et « montrer leur beauté, leur force et leur puissance ».

Y avait-il autre chose que vous admiriez particulièrement au niveau du style dans le travail d'Irving Penn ?

« La simplicité de ses œuvres (un fond blanc, une unique source de lumière) m'inspire beaucoup, notamment ses séries sur les fleurs et les détritus. Je trouve cette simplicité sublime. Il m'a vraiment donné l'envie de jouer avec les formes organiques, ce que j'ai fait tout au long de ma carrière ».

Quelle liberté donnez-vous à vos sujets dans les portraits ?

« Je passe beaucoup de temps à discuter avec mes sujets avant de les photographier, même au téléphone, car j'aime leur donner le sentiment qu'ils sont considérés et entendus. Lorsqu'ils viennent dans mon studio ou que je les rencontre sur le terrain, je leur promets de les guider tout au long de la séance. Je suis profondément intéressée par les histoires qu'ils ont vécues. J'aime savoir s'ils se sentent en confiance ou vulnérables. Lorsque je réalise un portrait professionnel, je commence par demander "Que souhaitez-vous que les gens voient dans votre portrait ?" Cela me permet de savoir comment je peux les guider ».

Et concernant les portraits de type documentaire ?

« La photographie documentaire est un travail complètement différent. Au lieu de demander à mes sujets ce qu'ils veulent laisser transparaître, je leur demande de se détendre au maximum. Je les photographie souvent lorsqu'ils ne s'en rendent pas compte, car je discute beaucoup pendant mes séances. J'utilise beaucoup l'humour, la musique et je suis très active. Je danse autour de mes sujets et je secoue mes cheveux. Je suis un miroir. Parfois, mon langage corporel me permet de montrer de façon amusante à mes sujets comment j'aimerais qu'ils posent ».

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans la photographie ?

« Mon objectif en tant qu'ambassadrice Canon est d'inspirer les gens, et en particulier les jeunes femmes. Si c'est vraiment ce que vous voulez faire, ne vous contentez pas d'en rêver, lancez-vous. C'est un métier difficile, préparez-vous à affronter des difficultés et restez toujours humble. Ne tenez rien pour acquis. Croyez en vous, amusez-vous et continuez de croire que vous allez réussir. Faites preuve de curiosité et discutez avec les autres, car plus vous nouerez de relations positives dans votre vie, plus les opportunités se présenteront à vous. Ne restez pas derrière un écran, une page Web ou un réseau social, allez vraiment à la rencontre des autres ».

« Je suis reconnaissante chaque jour de pouvoir exercer ce métier et de vivre de ma passion. Je ne prends rien pour acquis, mais je suis fière de moi. J'ai élevé quatre enfants, principalement seule, tout en menant cette carrière incroyable. Aujourd'hui, je suis vraiment convaincue que tout est possible ».

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Instagram : @stineheilmann

Site Web : stineheilmann.dk