Szymon Dudka

« Je m'accrochais d'une main à l'hélicoptère comme James Bond, brandissant ma caméra », raconte le cinéaste Szymon Dudka basé à Varsovie. Cette opportunité extraordinaire s'est présentée au début de sa carrière, alors qu'il tournait un documentaire en Norvège. « Je filmais sur le petit aéroport local et le pilote m'a demandé si je voulais faire quelques prises de vues depuis son hélicoptère », raconte Szymon. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? »

Cette intrépidité et cette envie de tenter de nouvelles choses ont permis à Szymon de se constituer un impressionnant portefeuille de vidéos commerciales. Il a travaillé avec des marques connues dans le domaine de la santé et de la beauté, ainsi qu'avec de grands noms de l'industrie du sport et des loisirs, attirés par son esthétique hollywoodienne à la fois contemporaine et nostalgique.

Szymon s'inspire souvent de ce qui l'entoure et aime s'immerger dans l'environnement dans lequel il filme. L'un de ses projets préférés est un film réalisé avec le photographe Marcin Kempski pour une marque de vêtements. « Nous avons séjourné dans une vieille villa en Toscane où nous filmions également », raconte-t-il. « Cet endroit était à la fois notre lieu de travail et la source d'inspiration du projet. C'était une façon très agréable de travailler ».

Depuis, Szymon a travaillé sur de nombreux spots publicitaires et documentaires, et a même réalisé un long métrage, Al Di Là, avec le réalisateur marocain Othman Naciri. Hommage au cinéma italien des années 1960, cette comédie dramatique raconte la rencontre d'un agent immobilier et d'un acteur, un événement qui va changer le cours de leur vie. « J'ai beaucoup appris de ce projet », déclare-t-il. « J'espère un jour avoir l'occasion de réaliser une autre vidéo avec Othman ».

Vous pouvez voir ci-dessus quelques-unes des séquences de la bande démo tournée par Szymon au Maroc avec un Canon EOS R6 Mark II alors qu'il était sur place pour la première d'Al Di Là.

Le langage créatif de Szymon a évolué au fil de ses expériences cinématographiques et son travail est influencé à la fois par le cinéma et la photographie. « Je réalise des vidéos, mais j'ai un immense respect pour le travail des photographes, l'esthétique du cadrage et la façon dont ils appréhendent les couleurs, par exemple », confie-t-il. « J'essaie d'allier le style des vieux films et la photographie de mode contemporaine. Je pense que ces genres et ces esthétiques se complètent à merveille ».

La célèbre photographe portraitiste Annie Leibovitz et le photographe et cinéaste allemand Peter Lindbergh ont eu une grande influence sur le travail de Szymon. Il a également été influencé par le cinéaste américain Wes Anderson, en particulier par la façon dont il utilise la couleur dans ses films. « J'ai beaucoup aimé The Grand Budapest Hotel : la symétrie, les couleurs et le design de ses films sont uniques et m'inspirent », ajoute-t-il.

Travaillant désormais avec une agence de talents à Varsovie, Szymon espère créer d'autres films et documentaires. « Mon rêve est de travailler sur un autre long métrage », dit-il. « Il se peut que je laisse un peu les publicités de côté pour faire quelque chose de plus profond. J'aime beaucoup réaliser des documentaires. Ils peuvent avoir un impact sur la société et j'aimerais en créer d'autres. J'adore réaliser des publicités, mais en même temps, cela me fera du bien de travailler sur des projets où je peux laisser libre cours à ma créativité ».

Quel a été votre projet préféré et pourquoi ?

« Un spot publicitaire que j'ai réalisé pour une marque de chaussures de sport, car j'ai travaillé avec une caméra argentique, ce qui correspondait tout à fait au style « vieux films » qui m'intéresse. C'était vraiment nouveau pour moi. Nous avions trois pellicules, ce qui nous limitait à trois minutes de tournage environ. J'ai apprécié le défi de devoir travailler en tenant compte de ces paramètres pour prendre mes décisions de cadrage. Il y a quelque chose de magique dans le tournage avec une pellicule photographique, car on ne découvre ce qu'on a tourné qu'une fois les pellicules développées. Voir pour la première fois le résultat du tournage était un moment exaltant ».

Quel a été votre tournage le plus mémorable ?

« Au début de ma carrière, j'ai collaboré avec un pilote pour réaliser un documentaire vidéo sur les adeptes de sauts extrêmes en Norvège. C'était une grande aventure. Je travaillais avec une petite équipe et nous sommes allés au sommet de la montagne avec la fille qui devait réaliser le saut. J'ai pris des photos de la montagne, puis elle a sauté. Nous nous sommes alors rendu compte que nous étions seuls sur la montagne et que nous devions trouver un moyen de redescendre. Nous avons cherché notre chemin pendant près de 10 heures, ce qui, bien que cela puisse paraître angoissant, nous a donné l'impression de participer à une expédition au paradis : la journée était ensoleillée et les paysages de montagne étaient sublimes ».

Y a-t-il des leçons que vous avez tirées de votre expérience ?

« Privilégiez l'idée plutôt que le matériel ! Gardez l'esprit pratique lorsque vous filmez sur le vif (une méthode que j'utilise parfois). N'emportez pas trop de choses avec vous, contentez-vous de bien préparer votre matériel. Restez dans l'instant présent et cherchez à saisir l'essence de cet environnement où tout se passe vite, au lieu de vous préoccuper de la caméra et des accessoires à utiliser. C'est fondamental ».

« Ne vous prenez pas pour la personne la plus intelligente du groupe. Il s'agit d'un travail d'équipe, il est donc bon d'écouter toutes les personnes impliquées. Il est également important d'avoir confiance en soi. En tant que réalisateur, vous devez croire en vos propres idées et en votre savoir-faire, tout en tenant compte des contributions de l'ensemble de l'équipe, et concrétiser les bonnes idées ».

Instagram : @szymondudka

Vimeo : Szymon Dudka