L'ambassadrice Canon Yagazie Emezi est une artiste nigériane. C'est son amour pour la maison où elle a grandi qui a poussé cette photojournaliste autodidacte à se saisir de son appareil photo. « Quand j'ai commencé à prendre des photos, je ne m'intéressais pas à la photographie en tant qu'art. J'étais plutôt motivée par l'idée de partager des visuels de chez moi », se souvient Yagazie. L'artiste est diplômée du lycée et de l'université d'Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Elle y a étudié l'anthropologie culturelle et les études africaines.
« J'ai quitté le Nigeria quand j'avais 16 ans. La plupart des images de mon premier appareil photo [un Canon EOS Rebel T2i, maintenant remplacé par le Canon EOS 850D] ont été prises quand j'y suis retournée, huit ans plus tard. Je souhaitais simplement capturer les souvenirs de ma maison d'enfance », explique-t-elle. « Je me souviens avoir fouillé dans les vieilles valises de mes parents, porté de vieux vêtements et pris des autoportraits. J'ai ensuite visité Lagos pour la première fois. Je voulais prendre des photos de tout ce que je voyais et montrer le Nigeria aux gens. »
Yagazie Emezi
La carrière de Yagazie a commencé en 2015. « Je venais d'arriver à Lagos. Je prenais des photos que je postais sur Instagram. Je partageais simplement le monde qui m'entourait », déclare-t-elle. « À cette époque, j'ai été présentée à la fondatrice de la Fashion Week de Lagos. Elle m'a offert l'opportunité de photographier les coulisses de l'évènement. J'ai fait du bon travail et c'est grâce au bouche-à-oreille que j'ai commencé à photographier, principalement pour des boutiques de luxe de Lagos. »
Cependant, c'est ce qui se passait en dehors des podiums qui a attiré l'objectif de Yagazie. « Je trouvais que la mode effaçait mon âmes. J'ai donc commencé à être attirée par la photographie de rue. Parfois, je regardais simplement des scènes depuis la fenêtre de ma voiture quand je passais à côté en pensant "c'est ce que j'aime car c'est là qu'il y a de la vie", explique-t-elle. « Je prenais donc des photographies par moi-même au hasard des rues, et je les mettais en avant sur les réseaux sociaux. »
Domaine de spécialité : photojournalisme
Kit préféré :
Canon EOS 5D Mark III
Canon EF 24-105mm f/4L IS II USM
Yagazie a ensuite été employée en tant que photographe par une organisation à but non lucratif luttant pour l'accès à l'éducation des jeunes filles des bidonvilles et des communautés rurales du Liberia. C'est à ce moment-là que les portraits intimes de Yagazie ont pris une tout autre tournure.
« À l'époque, c'étaient les enfants et les femmes que je préférais photographier. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui », admet-elle. « Être au Liberia m'a vraiment donné l'intimité dont j'avais besoin pour renforcer ma confiance en moi en tant que photographe. À l'inverse, dans les grandes villes, il y a des centaines de photographes et il est difficile de trouver sa place.
« Au Liberia, enfin seule, j'avais le temps d'accéder aux gens. Je pouvais m'asseoir et parler aux gens que je photographiais », continue Yagazie. « Le timing était parfait car c'était environ deux ans après Ebola. J'avais déjà créé ma plateforme sur les réseaux sociaux. Les éditeurs et les journaux étaient à la recherche d'histoires sur la vie au Liberia. C'est ainsi que l'on m'a proposé de photographier une histoire pour le New York Times. La suite, on la connaît. »
Le travail de Yagazie a aussi été repris par d'autres médias très renommés, y compris Al Jazeera, Vogue, le Guardian et le Washington Post. La photojournaliste s'intéresse à des sujets portant sur l'identité, la culture, la justice sociale, le changement climatique et les migrations. De 2018 à 2019, Yagazie a photographié les patrouilles maritimes du Liberia, du Gabon et de la Namibie avec l'organisation à but non lucratif Sea Shepherd. En 2019, elle est devenue la première femme africaine noire à photographier pour National Geographic. Elle est exploratrice pour ce même magazine.
Les situations les plus enrichissantes sont celles où le photographe et la personne photographiée partagent une connexion. « J'ai vécu beaucoup de moments très satisfaisants. Ce sont des moments que les personnes qui racontent les histoires partagent avec moi. En tant que photographes, ce que nous voulons, et cela peut être négatif, c'est nous sentir inclus, car nous sommes très investis dans les histoires. Parfois, nous en oublions que nous ne sommes souvent que de passage dans un endroit.
« Le plus gratifiant, c'est quand un photographe n'a pas l'impression d'avoir volé un moment à quelqu'un. C'est quand le sujet et le photographe ont partagé quelque chose et que l'approche n'était pas opportuniste, juste pour faire le travail. »
Qu'est-ce qui vous pousse à continuer à évoluer et à vous améliorer ?
« Je veux simplement faire du bon travail. On n'a jamais fini d'apprendre. Lorsque l'on a le sentiment d'avoir besoin d'apprendre quelque chose de nouveau, c'est que l'on n'a pas assez appris. »
Qu'est-ce que qui vous motive à travailler en tant que photojournaliste ?
« Les histoires. J'adore écouter les histoires des gens. J'ai l'opportunité de voir comment les autres vivent et cela me permet d'avoir une vie plus riche, de repousser les frontières de mon monde. Je ne peux pas dire que c'est complètement altruiste. Je dois le faire pour moi-même. Je vis plus pleinement en sachant comment les autres vivent. »
Quels sont les éléments les plus importants pour vous quand vous réalisez des portraits dans des contextes difficiles ?
« Quand je travaille, je suis très chaleureuse. Je me retrouve aussi dans beaucoup d'environnements qui me rappellent chez moi. Je suis également très observatrice. Il n'y a pas d'approche unique pour les portraits intimes car chaque individu est très différent. Je suis assez réceptive pour comprendre quand quelqu'un a besoin d'espace ou d'intimité. Il faut savoir lire les gens. »
Quel est votre objectif préféré pendant vos missions ?
« C'est l'objectif Canon EF 24-105mm f/4L IS II USM. Il est génial pour les paysages et pour les intérieurs car il est très large.
Ce que je sais
Yagazie Emezi
« Je suis convaincue que la photographie est un outil pour raconter des histoires. La photographie a aussi servi d'arme dans le passé, et encore aujourd'hui. Toutes les personnes dans ce domaine ont une responsabilité et doivent être conscientes du pouvoir de la photographie. Elle doit simplement être utilisée à bon escient. »
Instagram :@yagazieemezi
Twitter :@YagazieEmezi
Site Web :www.yagazieemezi.com
L'équipement de Yagazie Emezi
Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels
Appareil photo
Canon EOS 5D Mark IV
Le successeur du Canon EOS 5D Mark III que Yagazie utilise est un appareil photo polyvalent et incroyablement complet. « Je suis très à l'aise avec l'EOS 5D Mark III », affirme Yagazie.
Objectifs
Canon EF 24-105mm f/4L IS II USM
Très apprécié des photographes ne souhaitant pas s'encombrer, cet objectif propose à lui seul une qualité d'image époustouflante et une stabilisation d'image avancée. « 90 % du temps, je photographie avec un Canon EOS 5D Mark III et cet objectif », explique Yagazie.
Canon EF 50mm f/1.8 STM
Objectif STM abordable avec ouverture rapide de f/1.8, idéal pour les photos classiques, les photos en basse lumière et les portraits. « Il est important de raconter les histoires des gens de façon très précise, mais également de les représenter de façon très précise. Le 50 mm est très utile à cet effet », affirme Yagazie.
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