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Un conte de deux cités dans l'ombre de la Silicon Valley
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Les lauréats de la Bourse Canon de la femme photojournaliste de cette année et de la toute première Bourse vidéo Canon - Court documentaire ont été sélectionnés. La somme de 8000 € par bourse permettra à deux créateurs d'images talentueux de financer des projets axés sur les filles et les jeunes femmes l'année prochaine.
Sabiha Çimen, photographe documentaire autodidacte basée à Istanbul, est la lauréate de la Bourse Canon de la femme photojournaliste 2020, désormais dans sa 20e édition, pour son projet intitulé « Hafiz : les gardiennes du Coran. » Son projet actuel raconte la vie de jeunes écolières apprenant à mémoriser le Coran dans des écoles en Turquie.
Le photojournaliste franco-suisse Michaël Zumstein est le premier lauréat de la Bourse vidéo Canon - Court documentaire pour son prochain film Miss Bangui. Le documentaire vidéo de huit minutes portera sur l'organisation du concours de beauté Miss République centrafricaine et permettra aux femmes participantes de s'exprimer dans un pays déchiré par la violence et la guerre civile.
Les deux projets seront présentés au festival de photojournalisme Visa pour l'Image en 2021. Voici pourquoi les deux gagnants veulent raconter leur histoire et comment ils prévoient de les aborder.
Le projet gagnant de Sabiha raconte l'histoire des filles musulmanes qui tentent de mémoriser l'intégralité du Coran, soit 30 livres et 6236 versets, selon une tradition qui se perpétue depuis près de 1500 ans. Celles qui réussissent peuvent faire précéder leur nom du titre « Hafız » ; les Hafızas sont considérées comme les gardiennes de la parole sacrée et doivent préserver sa mémoire pour les générations futures.
Sabiha, qui travaille sur la culture islamique, les portraits et les natures mortes, souhaite souligner non seulement l'entraînement intense auxquelles les filles sont soumises, mais également le côté plus léger de la vie scolaire. Elle a déjà parcouru cinq villes en Turquie et visité des écoles coraniques en photographiant les élèves, âgées de huit à dix-sept ans.
« Je travaille sur ce projet depuis trois ans et j'ai encore besoin d'aide pour le finaliser », explique-t-elle. « Cette bourse Canon est inestimable. Elle est arrivée au bon moment. »
La Turquie compte des milliers d'écoles coraniques, la plupart sont destinées aux filles, et pour Sabiha c'est un projet très personnel : sa sœur jumelle et elle-même ont fréquenté une école coranique à Istanbul, et elle y est retournée pour photographier les écolières d'aujourd'hui. « En Turquie, il n'est souvent pas possible de visiter ces endroits uniques », explique-t-elle. « Mais ma professeur, qui était encore présente après 15 ans, m'a immédiatement ouvert les portes. Je ne suis pas là que pour la photographie, j'ai vécu avec les filles, étudié avec elles et nous sommes devenues des amies proches. C'est très personnel et c'est toute mon histoire.
« Ce projet dresse un portrait des femmes musulmanes d'une manière très inhabituelle et nuancée », ajoute-t-elle. « Je veux donner aux femmes la possibilité de parler d'elles pour éviter les préjugés et les interprétations erronées. »
Le projet a déjà permis à Sahiba de remporter le deuxième prix dans la catégorie des projets à long terme lors du concours World Press Photo 2020. Elle visitera ensuite d'autres écoles en Turquie et examinera l'impact du Covid-19. Les écoles coraniques en Turquie ont été fermées depuis février et les élèves récitent des pages à leurs enseignants via des appels vidéo. « Je prévois de réaliser des prises de vue de classes en ligne via Zoom et de photographier la manière dont les gens contribuent à cet enseignement strict pendant la pandémie », explique-t-elle.
Michaël Zumstein, photojournaliste et cinéaste, a réalisé un reportage sur des conflits au Soudan, en Côte d'Ivoire et en République démocratique du Congo pour la presse française et internationale. La Bourse vidéo Canon lui permettra de poursuivre son travail documentaire.
« C'est très important pour moi, car je vais en République centrafricaine (RCA), un endroit que j'ai visité pour la première fois il y a six ans », explique Michaël.
La République centrafricaine (RCA) est en proie à la guerre civile depuis 2012 et Michaël a permis de raconter les expériences des soldats, mais il a vraiment voulu revenir pour obtenir un autre point de vue. « Cette bourse me permet de poursuivre mon travail en tant que réalisateur. Je souhaite raconter l'histoire des femmes qui combattent, non pas contre des gens, mais pour leur liberté. »
Michaël souhaite expliquer comment le concours de beauté fonctionne au milieu de ce chaos, et pourquoi les organisateurs veulent mettre les femmes sous les projecteurs. Pendant deux semaines en novembre, il suivra la caravane du concours de village en village pour rendre compte d'une réalité qui va au-delà du conflit ethnique et religieux. « Un concours de beauté peut sembler trivial, mais il est important de parler de ces femmes », affirme-t-il. « Elles ne participent pas seulement à un concours de beauté, mais se battent pour leur place au sein de la RCA. »
La subvention inclut le prêt d'un équipement vidéo Canon comprenant deux objectifs cinéma, et Michaël espère réaliser des prises de vue sur un Canon EOS C200 ou un Canon EOS C300 Mark II équipé d'un objectif Canon CN-E18-80mm T4.4 L IS KAS S.
« Je suis fan de l'EOS C200 et de l'EOS C300 Mark II, car ils sont très faciles à utiliser. Selon moi, une caméra vidéo doit être légère et tous les paramètres doivent être facilement accessibles avec mes doigts sans avoir à regarder l'écran », dit-il. « J'apprécie l'objectif Canon CN-E18-80mm T4.4 L IS KAS S, car il rassemble toutes les caractéristiques nécessaires pour réaliser des films documentaires : il est léger, rapide si vous voulez utiliser l'autofocus (servo) et offre une qualité optique remarquable. Il est idéal pour les prises de vue rapides et le zoom évite d'avoir à changer d'objectif. »
Michaël travaille en Afrique depuis 20 ans et connaît bien la RCA. Il est donc moins préoccupé par la sécurité qu'il ne l'est par le fait de transporter les femmes de manière honnête. « Les problèmes logistiques sont assez faciles à résoudre pour moi. La difficulté consiste à mettre ces femmes sous les projecteurs, tout en les respectant. Il n'y aura aucun commentaire, seulement des femmes qui échangent sur leur pays, leurs vies, leurs espoirs et leurs craintes. »
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